Deux présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal de défenses d’éléphants arrêtés en possession de deux défenses d’éléphant le vendredi 6 mai dernier dans un quartier périphérique de la capitale du Togo, ont été déférés mardi 10 mai 2022, à la prison civile de Lomé.
Arrêtés pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, les nommés YACOUBOU Issaka et MOUKAILA Saidou, tous de nationalité togolaise, sont d’abord mis en garde à vue à l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Drogue et du Blanchiment (OCRTIDB), avant d’être déférés à la prison civile de Lomé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.
Les deux présumés trafiquants de défenses d’éléphants, ont d’abord été interpellés par les éléments de l’OCRTIDB en pleine négociation de vente de deux défenses d’éléphants qu’ils ont mis dans un sachet dissimulés sous les aisselles.
Au Togo, les braconniers sont des acteurs locaux et étrangers qui vendent la viande des espèces menacées à des individus et à des restaurants dans les localités environnantes. Les produits de chasse comme l’ivoire, les peaux et même les dents sont vendues par la suite à des trafiquants, qui s’occupent de leur commercialisation illicite à travers des réseaux de trafiquants plus importants. En réalité, le braconnage est encouragé par les trafiquants, qui fournissent aux braconniers armes, munitions et outils pour la chasse. Le braconnage est la partie émergée de l’iceberg, alors que le manque d’intérêt flagrant pour la partie immergée, soit les trafiquants, permet aux braconniers de continuer à prospérer.
Pourtant, le nouveau code pénal dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore. L’article 761 de ce code dispose : « La destruction et la commercialisation, directe ou indirecte, sans droit d’espèces animales ou végétales protégées en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des conventions internationales auxquelles la République du Togo est partie est punie d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinquante millions sans préjudice de toute autre disposition du présent code ».
Et, l’article 796 de ce même code énonce en ses dispositions : « Quiconque fait circuler, vend, importe, exporte ou fait transiter le animaux sauvages, vivants, des trophées sans autorisation est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille à cinq cent mille francs CFA ou de l’une de ces deux peines »
Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat.
Rappelons que l’opération d’arrestation a été menée par les agents de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment (OCRTIDB) et le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo. (EAGLE-Togo)